Le Quotidien de l'Art

L'image du jour

Des peintures à la machine à coudre

Des peintures à la machine à coudre

Des bandes de tissus couleur pastel, cousues ensemble, habillent les fenêtres de la façade du Casino Luxembourg, ancien lieu de loisir pour les bourgeois du XIXe siècle, aujourd’hui entièrement consacré à la création contemporaine. Un demi-cercle rose, puis ocre, vert, blanc, rouille, se répète au fil des cinq toiles : « Cette forme migre, tel un demi-soleil, en reliant les toiles comme les pages d’un grand livre sur lesquelles s’écrit un récit qui dépend du contexte où elles sont déployées », raconte Adrien Vescovi (né en 1981). Après des années passées à exposer ses tableaux sans châssis aux rayons UV des montagnes de la Haute-Savoie, où il est né, l’artiste choisit ce motif comme une réminiscence du soleil qui réverbère sur la neige. Depuis son atelier à Marseille, où il habite actuellement, il rassemble des draps de lit récupérés et avec des recettes précises, exécutées à l’aide de louches et cuillères en bois, il compose ses teintures avec des pigments naturels concoctés dans des grands chaudrons. Pendant la période d’exposition, les tissus subissent des étirements et des déformations et enregistrent tous les caprices des saisons. Les rayons de soleil, la pluie, le vent ainsi que le passage du temps laissent leur trace. « Ce sont des marqueurs de temps que j’imagine un jour de récupérer et de plier comme des feuillets racontant une grande histoire. » Des peintures de paysage comme autant de lieux de mémoire.

À lire aussi


Édition N°2919 / 24 octobre 2024

346

Les exposants au Salon international du patrimoine culturel

Par Jade Pillaudin



Article issu de l'édition N°2518