Depuis dimanche 10 juin, date de clôture de l'exposition « Printemps des arts » au palais Abdellia à La Marsa, dans la banlieue nord de Tunis, des violences ont éclaté entre des salafistes et la police. Les islamistes jugeaient certaines oeuvres de l'exposition blasphématoires vis à vis de l'islam, et ont réclamé leur décrochage. Au coeur de la controverse, deux peintures de Mohamed Ben Slama. L'une figure une femme à moitié nue devant un groupe masculin. L'autre décrit le nom d'Allah avec des fourmis s'échappant du cartable d'un écolier. La situation a dégénéré depuis dimanche, avec plusieurs affrontements, plus de 160 arrestations, un mort et plusieurs oeuvres détruites ou endommagées. Un couvre-feu a également été mis en place mercredi. Cependant, le gouvernement peine à prendre position puisque le ministre de la Culture, en parallèle à ces arrestations massives, a déclaré porter plainte contre les organisateurs de l'exposition pour « atteinte aux valeurs sacrées ».