Le nid, symbole de protection et de vie, est une source d’inspiration majeure pour l’artiste plasticien Nils-Udo. Né en 1937 en Bavière, terre où la nature règne, il a conçu son premier Nid des Landes de Lüneburg en 1978 avant d’explorer les multiples déclinaisons métaphoriques de cet habitat primitif. Globe-trotter contemplatif en quête d’un langage donnant la parole au « génie des lieux », il crée des installations minuscules ou gigantesques selon leur emplacement, à partir de matériaux trouvés sur place. À Vaison-la-Romaine, dans le parc de Crestet à la topographie accidentée, les troncs et branches de chêne sont à l’œuvre pour tresser en 1988 un nid de quinze mètres de diamètre aux proportions déroutantes, initialement garni de lavande. « Il y avait une pente raide et il fallait une forme assez grande qui monte suffisamment haut pour être vue. Sinon, le Nid aurait disparu dans la grande forêt et dans la pente. Je voulais imposer cette installation, en faire une structure monumentale vivante, à l’échelle des arbres et de la forêt et ainsi l’inscrire dans la nature », explique-t-il. À l’image des phénomènes naturels, les installations sont éphémères et il poursuit : « C’est un travail très physique et précis qui dépend du temps qu’il fait et de la lumière qui modifient et renouvellent à chaque fois la perception des choses et recréent une nouvelle oeuvre ». Quand la photographie achève l’œuvre qui passe de l’éphémère à la permanence, elle immortalise l’état de grâce de la rencontre entre l’art et le respect de la nature. « Ce respect m’éloigne du land art », précise-t-il.
Exposition « Habiter la nature » chez Valode & Pistre, 115 rue du Bac, 75007, jusqu’au 23 décembre.
A voir aussi : « Nils-Udo, peinture et photographie » à la galerie Pierre-Alain Challier, 8, rue Debelleyme, 75003, jusqu'au 23 décembre.
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