C'est le record toutes catégories : avec plus de 800 000 tickets vendus, la Biennale des arts visuels 2022, qui a fermé ses portes hier à Venise, est la plus fréquentée de l'histoire, loin devant l'édition de 2019 (593 000 entrées). Elle a certes duré plus longtemps (197 jours contre 173) mais, même avec cette rallonge, elle marque une progression de près de 20 % par jour d'ouverture (environ 4 700 tickets contre 4 000). S'y ajoutent les 22 498 visiteurs des trois jours de preview (un peu moins qu'en 2019). La part des jeunes de moins de 26 ans reste stable - autour de 30 %. La commissaire, Cecilia Alemani, a souligné que les deux années passées avaient été « un très long voyage qui nous a fait traverser une pandémie, une guerre cruelle et un sentiment collectif d'insécurité ». Le président, Roberto Cicutto, a également mis l'accent sur les circonstances géopolitiques : « Je voudrais insister sur le fait que dans cette édition très fréquentée - malgré la faible présence de visiteurs venus d'Asie - et qui a suscité une grande attention de la presse italienne et internationale, la Biennale a été déterminée à assurer la présence d'artistes ukrainiens, en soutenant la création d'un pavillon ukrainien et en fournissant un espace dans les Giardini - Piazza Ucraina - pour montrer des œuvres de tous formats (transmises de manière numérique) par des artistes restés dans leur pays et souvent impliqués directement dans la résistance contre l'agression russe. » Plus de 4 200 journalistes présents à la preview (dont 2 500 de médias étrangers) témoignent de l'audience de l'événement, qui se reflète aussi dans la structure du visitorat (étranger à 59 %). Bien que la Biennale assure parvenir à la neutralité carbone (ce que devraient confirmer les données fournies dans les jours prochains), ces chiffres impressionnants alimenteront inévitablement le débat sur la pression touristique dans une ville déjà surfréquentée.
Le chiffre du jour