« L'art court après son pain », dit le peintre Conti au prince de Guastalla dans Emilia Galotti, un drame en cinq actes de Gotthold Ephraim Lessing (1729-1781), l’un des écrivains allemands les plus connus des Lumières. Depuis que la pièce fut présentée pour la première en 1772, la citation n’a rien perdu de son actualité : la situation financière des artistes en Allemagne reste extrêmement précaire, exception faite évidemment de quelques stars qui gagnent des millions. La majorité travaillent dans des conditions bien inférieures au salaire minimum, qui s’élève à 2 080 euros brut pour une semaine de 40 heures. Et la crise du coronavirus n'a pas amélioré la situation.
Depuis plusieurs années, la BBK (association professionnelle des artistes plasticiens qui englobe des associations nationales et locales de tous les États fédéraux), l’Office fédéral de la statistique, la KSK (caisse d'assurance sociale des artistes) et le Conseil…