Fondée par Gérard Lhéritier, la société Aristophil vendait des parts de patrimoine écrits (livres et manuscrits) comme placement financier à partir des années 1990, avant d’être mise en liquidation en 2015. 21 000 propriétaires dont 18 000 indivisaires ont fait les frais de ce système spéculatif sur la promesse de 8 % de rendement annuel. Nommé en 2016 par les tribunaux de commerce et de grande instance de Paris, le commissaire-priseur Claude Aguttes, avec l’aide des maisons de ventes Artcurial, Ader et Drouot Estimations, est en charge de disperser l’ensemble du fonds Aristophil représentant 286 m3 ! Il fut décidé d’étaler les ventes aux enchères publiques sur 5 ans, en prenant soin de mettre des estimations attractives (mais pas bradées), afin de maintenir la cote des quelque 6 800 lots : livres d’heures du Moyen Âge, manuscrits (littéraires, scientifique, partitions musicales, lettres de Napoléon…), littérature (de Homère à Raymond Queneau) et de nombreux documents historiques dont des fragments de manuscrits bibliques de la mer Morte. La vente inaugurale a eu lieu le 20 décembre 2017. Cinq ans plus tard la collection s’achève le 16 novembre avec un 55e opus chez Aguttes, nonobstant un reliquat qui sera vendu le 1er décembre. Le montant total des vacations devrait dépasser les 100 millions d’euros. L’enchère la plus élevée revient au manuscrit coécrit par Albert Einstein et Michele Besso sur la théorie de la relativité, adjugé 11,6 millions d’euros en 2021 en association avec Christie’s, soit un record mondial pour un document autographe scientifique.
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