On ne trouvera pas de maillots de foot siglés Valentino à Doha mais au fil des salles de cette éblouissante rétrospective, plus de 200 pièces de haute couture, hommages non seulement au créateur nonagénaire mais encore et surtout à sa passion pour le rouge dont il utilisa, dit-on, plus de 550 nuances. La maison romaine, née en 1959, est depuis dix ans la propriété de la famille régnante du Qatar. Bonne raison de la voir ici en majesté. Modèles mythiques, esquisses, archives, photographies hyper VIP, mises en scène fashion-show de plus de six décennies de production, l’exposition montre combien le couturier et son successeur Pierpaolo Piccioli furent fascinés par leur ville et son architecture. Entre le Colisée, les édifices modernistes du quartier de l’EUR, et les collections, le lien est mis en évidence comme avec les toiles vénitiennes de Guardi ou Canaletto. La scénographie réserve des surprises comme cette salle dominée par deux hiératiques mannequins qui se transforme en ascenseur, comme cette foule de modèles dominés par un faux ciel d’Italie. Certes, ces superbes créations ne sont portables au Qatar qu’à grand renfort d’air conditionné et chacun s’avisera de les laisser au vestiaire avant de gagner le désert, reste que cet ensemble écarlate est époustouflant.
Forever Valentino. Jusqu’au 1er avril 2023. Au M7, centre-ville de Doha.