Du 13 au 15 octobre, les vacations de Londres consacrées à l’art contemporain ont fait des étincelles. Christie’s a ouvert le bal le 13 octobre avec une vente du soir qui a culminé à 82,6 millions d’euros en 47 lots qui ont tous trouvé preneurs. Trois artistes ont dominé la soirée. Un tableau de 1969 de David Hockney représentant un lever de soleil à Sainte-Maxime s’est envolé à 23,8 millions d’euros, plus du double de son estimation haute. Une étude de nuages peinte en 1971 par Gerhard Richter est aussi partie au-delà des attentes, à 12,7 millions d’euros. Enfin, un tableau de 1990 de Francis Bacon qui était présenté pour la première fois aux enchères a été emporté pour 8 millions d’euros. Le lendemain, Sotheby’s enregistrait un montant de 98 millions d’euros en 33 lots (avec un seul invendu), soit le meilleur résultat depuis 2015 pour une vente du soir durant Frieze London. En vedette, le triptyque de petit format Three Studies for Portrait of Henrietta Moraes (1963) de Francis Bacon a atteint 27,8 millions d’euros, « un prix représentant le plus haut prix pour une œuvre pendant Frieze ces dix dernières années », indique la maison de ventes. En deuxième position, la composition abstraite 192 Farben (1966) de Gerhard Richter est montée à 20,9 millions d’euros, son estimation haute. Le même soir, Phillips enregistrait 21,5 millions d’euros pour 33 lots dont 31 vendus, « en plein exubérance de Frieze », relevait Olivia Thornton, à la tête du département d’art du XXe siècle et contemporain. La plus haute enchère s’est portée sur une combustion Sacco e Rosso (1956) d’Alberto Burri, adjugée 3,5 millions d’euros.
Profitant de la foire 1-54, Christie’s proposait également 73 pièces de la collection Sina Jina d’art contemporain africain, à des sommes raisonnables. Non seulement 27 n’ont pas trouvé preneur (soit plus d’un tiers), mais les enchères ont été médiocres dans l’ensemble. À quelques exceptions près, comme un grand tableau de 2008 de Lynette Yiadom-Boakye, peintre anglaise d’origine ghanéenne, envolé à 1,6 million d’euros, soit le double attendu, ou une toile de l’Ivoirien Aboudia, adjugée 344 400 euros à plus de trois fois son estimation. « Voit-on l’éclatement d’une bulle spéculative pour les artistes africains ? », s’interrogeait un collectionneur avisé. Les ventes du jour ont confirmé la tendance à un dévissement de la cote de certains noms. Chez Christie’s, des œuvres des Nigérians Ekene Stanley Emecheta et Ben Enwonwu (1917-1994) sont restées sur le carreau. Chez Sotheby’s, un tableau de Godwin Champs Namuyimba partait difficilement à 17 000 euros, alors que le peintre ougandais dépassait les 50 000 euros depuis un an et demi en ventes publiques. Le peintre d’origine ghanéenne Otis Kwame Kye Quaicoe, la Nigériane Wahab Saheed, le Sud-Africain Phumelele Tshabalala restaient invendu chez Phillips, tandis que le portrait Uncertainty du Nigérian Oluwole Omofemi partait sous son estimation basse, attestant d’une certaine lassitude pour les représententations de modèles noirs.