Dans les allées chargées de la Preview de Frieze Masters, l’artiste et styliste batik nigériane Nike Davies-Okundaye, dont la coiffe indigo semble défier les lois de la gravité, détaille l’origine des perles ornant ses toiles et l’imposante parure bleue autour de son cou : « Elles sont toutes en plastique recyclé, que je récupère dans les rivières pour les teindre et les transformer en ornements. C’est un geste artistique et écologique fort. J'ai choisi la couleur bleue car elle signifie pour moi le pouvoir. » Ses patchworks et broderies colorées évoquant les mythes et le folklore nigérians sont présentés pour la première fois à la Frieze par la galerie de Lagos kó. À 71 ans, elle est la benjamine de la section Spotlight. « Ce commissariat suit l’esprit d’AWARE en montrant des artistes peu connues ou des séries d'œuvres d’artistes plus connues mais jamais montrées, explique Camille Morineau, directrice de l'association. Nous montrons beaucoup de femmes de zones géographiques peu visibles sur les grandes foires : Europe de l’Est, Inde, Afrique de l'Ouest, Iran… En nous focalisant sur des artistes de tous les styles techniques, qui ont contourné les règles et qui n’ont pas hésité pas à faire de l’art politique et féministe : l'Italienne Lucia Marcucci, (Apalazzogallery, Frittelli Arte Contemporanea), l’Argentine Susana Rodríguez (Herlitzka + Faria) ou la Hongroise Margit Szilvitzky (acb), dont le travail géométrique du textile dérogeait aux règles du réalisme socialisme. »
Autodidactes et avant-gardistes
Initiée il y a deux ans, la collaboration entre la foire londonienne et AWARE (Archives of Women…