La plasticienne Elsa Guillaume entretient une relation étroite avec l’univers maritime. Embarquée en expédition sur le navire Tara puis immergée au cœur de la station biologique de Roscoff en Bretagne, elle entame en 2021 une résidence à la Corderie royale de Rochefort – Centre International de la Mer, qui aboutit à l’exposition qu’elle présente actuellement dans ce même lieu. Une carte blanche qui fait voguer au milieu de ses vidéos nous plongeant au plus près des cenotes, grottes souterraines volcaniques desquelles on remonte à bord de poétiques Nautiloïdes en verre soufflé (du CIAV de Meisenthal), tout droit sortis de Vingt mille lieues sous les mers. D’autant que pour son fameux Nautilus, Jules Verne se serait inspiré du premier sous-marin français, le Plongeur (1863) conservé au musée national de la Marine de Rochefort, autre lieu qui accueille l’artiste. Entre scaphandres imaginaires, créatures hybrides en céramique et évocation du Refuge Tonneau de Charlotte Perriand, Elsa Guillaume nous embarque dans un enchantement profond, à la lisière de l’histoire des sciences et de la fiction, celui-là même que les explorateurs des temps passés avaient pu ressentir.
Elsa Guillaume, « Carte blanche. Bathyskaphos » à la Corderie Royale et « Collecter les ombres, mesurer l’écume » au musée national de la Marine, Rochefort, jusqu'au 31 décembre.
corderie-royale.com
musee-marine.fr/rochefort