Le mot « global » se révèle à géométrie variable selon le continent où l'on se trouve. Dans la plupart des événements orchestrés à l'Ouest, la « globalisation » se réduit à l'étranger vu par les yeux occidentaux, avec ses tropes, oeillères et critères. Sur Art Dubai, organisée jusqu'au 23 mars, le sens se révèle bien plus large. L'ambition affichée (et avérée) de la foire est de montrer les différents continents par leurs propres prismes et non par le tamis de quelques prescripteurs. Quand on leur ouvre le champ, les collectionneurs se prennent volontiers au jeu de la découverte. L'héritier du trône, le Sheikh Hamdan bin Mohammed bin Rashid Al Maktoum, a lui-même donné le ton en achetant illico une pièce plutôt conceptuelle de la Pakistanaise Iqra Tanveer conçue à partir des mouvements de la lune chez Grey Noise (Dubaï, Lahore). Le marchand Jean-Marc Decrop, qui pendant longtemps s'était fixé sur l'art asiatique, avant de s'ouvrir vers le monde arabe et iranien, a acquis chez Carbon 12 (Dubaï) une pièce de Sara Rahbar. Il a aussi convaincu le collectionneur belge Guy Ullens de sortir de…