Onze ans : telle est la durée invraisemblable pendant laquelle le musée royal des Beaux-Arts d’Anvers (en néerlandais le Koninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen, ou KMSKA) a été fermé au public. Onze années de travaux et d’agrandissements – retardés par la pandémie de Covid – lors desquelles n’étaient plus visibles ni la Madone de Fouquet, ni la Mangeuse d’huîtres d’Ensor, ni la Venus Frigida de Rubens. Ce 24 septembre ont été inaugurés les 21 000 m2 du nouveau musée, soit 40 % d’espaces supplémentaires ajoutés par Dikkie Scipio, du cabinet hollandais KAAN Architecten, au sein du bâtiment de 1890 restauré par PERSPECTIV Architecten, notamment pour redonner aux façades leurs nuances légères de rose, gris et jaune. Coût de l’opération : 100 millions d’euros assumés par le gouvernement flamand de Belgique, qu’un tarif plein élevé, à 20 euros, devrait aider à combler. Y sont exposées 650 œuvres d’une collection très marquée par l’identité flamande, qui compte 8400 numéros et débute au XIVe siècle pour courir jusqu’au XXe siècle. Un catalogue comptant de nombreuses lacunes en raison de la constitution même de la collection, en grande partie nourrie des dons de la guilde de Saint-Luc, de…
Après 11 ans, Anvers rouvre enfin son musée
S'il passe sous silence certains points cruciaux de son histoire et des débats actuels, le musée des Beaux-Arts joue le jeu de l'expérimentation pour stimuler le visiteur.