Réalisées avec une certaine simplicité de moyens, une palette délicate et une grande élégance, les œuvres de Loïc Raguénès sont immortelles : comme autant d'images rémanentes, les pointillés à la Seurat de ses tableaux s'installent dans nos rétines pour, ensuite, envahir nos imaginaires. Et notre œil, avide de la douceur des créations du peintre, en redemande. Seulement voilà : Loïc Raguénès n'est plus. Le peintre bisontin, né en 1968, s'est éteint subitement le 16 septembre à Douarnenez, à l'âge de 54 ans. Il laisse derrière lui un large corpus d'œuvres néo-pointillistes dans lesquelles il décomposait à la main photographies et imageries contemporaines - allant des portraits de Francis Bacon aux grands classiques de la peinture Renaissance - mais aussi un pan plus contemplatif et monochromatique, qui l'occupait depuis plus de 10 ans et son déménagement dans le Finistère. Cet ancien diplômé des Beaux-Arts de Besançon, resté plusieurs années à Nîmes, était représenté par la galerie Clearing depuis 2011. Elle lui a rendu un bel hommage sur son compte Instagram : « Par ses dessins, peintures murales, gouaches sur papier ou sur bois et, plus récemment, ses tempera sur toile, il a passé ce dernier quart de siècle à affiner une pratique caractérisée par une grande douceur, un sens aigu de la beauté et de la vulnérabilité de la vie. Son travail était tout pour lui mais il trouvait aussi de la joie dans celui des autres, tels que Saint-John Perse, Erik Satie et Pierre Bonnard. Il a passé les dernières années de vie et de travail à Douarnenez, une petite ville portuaire en Bretagne, où chaque changement de lumière et de ciel le ravissait ».