Depuis la retentissante vente de Stan, fringuant tyrannosaurus rex de 67 millions d'années adjugé 29 millions d'euros à un musée d'Abu Dhabi en octobre 2020, l'engouement autour des objets paléontologiques, fossiles, minéraux, météorites et autres os est à la hausse. Institutions et particuliers se retrouveront aujourd'hui chez Bonhams Paris pour une vente inspirée de l'atmosphère des cabinets de curiosités, rendus populaires en Europe dès le XVIᵉ siècle, de Bologne à Dresde. Porte ouverte sur le lointain, les Wunderkammern abritaient autant de trésors des cinq continents qu’ils éclairaient les manières dont les occidentaux comprenaient autrefois le monde. Aujourd'hui, les collectionneurs privés, principalement américains, moyen-orientaux, asiatiques, mais aussi européens, jouent des coudes avec les musées : « Certains décorent leur maison avec les spécimens, d'autres sont en train de construire des musées privés », explique Claudia Florian, codirectrice du département d'histoire naturelle de Bonhams à Los Angeles. Parmi les raretés mises en vente cet après-midi, citons une paire de défenses de mammouth laineux de deux mètres trouvée au nord-est de la Sibérie (entre 45 000 et 65 000 euros), une iridescente ammonite de 24 kilos (entre 40 000 et 60 000 euros) ou une météorite pallasite aussi découverte en Sibérie (entre 50 000 et 70 000 euros). Claudia Florian a de son côté un soft spot pour un fossile d'œufs de dinosaure sauropode découvert dans l'Hérault (entre 10 000 et 15 000 euros) : « C'est une pièce exceptionnelle. Il faudra peut-être attendre un certain temps avant de revoir un tel lot en salles. Bonhams avait organisé en 1993 à Londres la première vente aux enchères d'histoire naturelle moderne, où un nid d'œufs de dinosaures avait été vendu pour l'équivalent de 90 000 dollars. Il y a maintenant une pénurie sur le marché, ce qui explique la hausse des prix. »
L'image du jour