Le Quotidien de l'Art

Auvergne-Rhône-Alpes : la culture à sec

Auvergne-Rhône-Alpes : la culture à sec
Plateau de Gergovie.
Photo Christian Guy / hemis.fr.

Rien ne va plus pour les acteurs culturels d’Auvergne-Rhône-Alpes. Les coups de rabot dans les subventions tombent tous azimuts, et dans tous les secteurs : théâtre, danse, littérature, musique, création… Dans cette hécatombe, les musées tirent leur épingle du jeu. Explications.

Le 25 mai, en commission permanente, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR) a acté, en plein milieu de l'année civile, une répartition des subventions culturelles pour le moins surprenante. Le fond comme la forme ont stupéfait les acteurs culturels de la région : les coupes dans les budgets sont franches, pour une économie cumulée de 3,7 millions d’euros sur un total initial de 21 millions, soit une baisse globale de 17,64 % de l’aide culturelle régionale entre 2021 et 2022. Majoritairement localisées dans les villes de Lyon et Grenoble, 140 structures sont concernées, sur les 313 subventions accordées chaque année à des associations, festivals ou institutions, selon le décompte des groupes d’opposition. Pour certaines, la mise en danger est réelle, comme la biennale de Lyon, à laquelle a été annoncée une baisse de 253 000 euros (sur 753 000), à quelques mois de l'inauguration de la manifestation d'art contemporain (lire notre article), l'Opéra de Lyon (- 500 000 euros), la Villa Gillet, consacrée au livre (- 350 000) ou l’Institut Lumière, pour le cinéma (- 100 000). Réponse laconique de Laurent Wauquiez à la levée de boucliers : « Il n'y a pas de rente, ni de droit automatique à toucher des subventions publiques ». Le refléchage, annonçait son équipe, se ferait vers les « territoires », notion floue et difficile à mesurer, alors que la plupart des structures (Opéra, Villa Gillet, Théâtre national populaire de Villeurbanne…) portent d'importantes actions de diffusion hors-les-murs.

Recherche d'équilibre

À Grenoble, Arc Nucléart, laboratoire scientifique prestigieux dédié au patrimoine, qui a travaillé notamment sur la momie de Ramsès II, perd la totalité de son enveloppe de 75 000 euros. Cette décision soudaine intervient alors qu’en février le Sénat publiait un rapport, qui critiquait l’éclatement des laboratoires de recherche sur le patrimoine en France et recommandait une reprise en main par l’Etat, « afin de répondre aux cas de carence constatés et au manque de moyens ». Le retrait de la région n’est guère une surprise puisqu’elle avait déjà baissé ses subsides dès 2017 (un an après l’arrivée de Laurent Wauquiez à la tête de la région) à ce laboratoire constitué en groupement d’intérêt public en 1997. Toujours à Grenoble, l’Observatoire des politiques culturelles (OPC), d’envergure nationale, accuse le coup avec un repli de 40 % de sa subvention, soit 60 000 euros amputés sur le budget de 2022. Cette énième coupe fait culminer la…

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