Après le retrait de l'œuvre People's Justice du collectif Taring Padi, qui comprenait des figures antisémites, documenta à Cassel continue de faire couler de l'encre : l'artiste Hito Steyerl a décidé, début juillet, de retirer ses pièces de l'événement. L'artiste germano-japonaise invoque la façon dont les organisateurs ont traité les allégations d'antisémitisme, tout comme les retombées qui ont suivi. Dans une lettre adressée à documenta et publiée dans le journal allemand Die Zeit, Hito Steyerl explique n'avoir « aucune confiance dans la capacité de l'organisation à servir de médiateur et à traduire la complexité » de ce qui se joue actuellement à Cassel. Son retrait fait suite à celui de Meron Mendel, directeur du centre éducatif Anne Frank qui, après la découverte antisémite dans l'œuvre de Taring Padi, avait proposé son expertise en devenant consultant pour l'ensemble des expositions. Selon lui, la directrice générale Sabine Schormann aurait refusé, en coulisses, sa collaboration. Meron Mendel a finalement décidé de se retirer, déclarant dans Der Spiegel, un manque de « volonté sérieuse de traiter les événements et d'entamer un dialogue honnête ». Autre polémique, après que plusieurs artistes ont signalé avoir été la cible de harcèlement raciste et transphobe dans la ville de Cassel, le centre d'art Party Office, de New Delhi, a décidé de suspendre son festival « Queer Time : Kinships & Architectures », présentant les œuvres de 28 artistes transféministes. Le 4 juillet, il diffusait un communiqué sur Instagram disant que « tous nos invités sont des personnes noires, Dalits [« opprimés », nom qu'ont choisi ceux dits autrefois « intouchables », ndlr], POC [people of color, ndlr] et trans. En tant qu'hôtes, nous nous sentons invalidés par la situation actuelle. (...) Notre santé mentale est en danger, tout comme notre sécurité physique ». Suite au harcèlement dont les artistes, ainsi que le collectif palestinien The Question of Funding, ont été victimes, Party Office avait demandé à la documenta de produire un plan de sécurité, que l'organisation n'a pas fourni, invitant à s'en remettre à une société de sécurité privée et à la police locale. La programmation proposée par Party Office a été déplacée à Berlin et en ligne. Ses membres espèrent une compensation financière.