Repoussée d'un an en raison de la crise sanitaire, la 17ᵉ Biennale d'Istanbul, organisée par la Fondation d'Istanbul pour la culture et les arts (IKSV) et dirigée par Bige Örer, se tiendra du 17 septembre au 20 novembre 2022 dans toute la ville. Sans titre ni thème précis, elle sera selon ses trois commissaires, la curatrice allemande Ute Meta Bauer, l'artiste indien Amar Kanwar et le chercheur australien David Teh, placée sous le signe de la conversation artistique, et plus curieusement du « compostage », faisant écho à l'amoncellement d'idées et à la transformation. Un concept déployé à la fois dans la programmation, rassemblant une liste de 82 artistes ayant vocation à s'élargir, et dans la création du catalogue qui accompagne la manifestation. Seront notamment présents la cinéaste afghane Lida Abdul, l'artiste libanaise Lamia Joreige, l'Indonésienne Arahmaian, l'artiste turc Gülsün Karamustafa, la Brésilienne Alice Miceli ou la Thaïlandaise Araya Rasdjarmrearnsook. « Plutôt que de monter un spectacle, nous visons à inspirer l'hébergement, en reliant les sites d'échanges civiques et culturels existants, en activant d'autres qui sont sous-utilisés ou dormants », ont déclaré les commissaires dans un communiqué. Les projets retenus ont été répartis au sein de six catégories : géo-poétique, politique élémentaire, actualités, pédagogie, solutions anciennes, synesthésie et archivage. Parmi les lieux réinvestis cette année, citons le Pera Müzesi, musée établi par la Fondation Suna et İnan Kırac, qui accueille régulièrement des événements de la Biennale ; le Performistanbul Live Art Research Space (PCSA), dédié à la performance ; l'Özel Yuvakimyon Rum Lisesi, un ancien lycée grec orthodoxe pour filles de la fin du XIXᵉ siècle ; ou encore le centre de résidence artistique SAHA Studio. Le Müze Gazhane, un gazomètre construit en 1891 et récemment reconverti en centre culturel, accueillera pour la première fois la Biennale, aux côtés d'un centre d'art récemment fondé par un collectif d'artistes syriens, arthereistanbul, ainsi qu'un atelier de calligraphie tenu par la galerie stambouliote Barın Han.
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