Les superlatifs se bousculent lorsque l'on se retrouve face au retable d'Issenheim. Stupéfiant, admirable, splendide, mais surtout fascinant, tant ce chef-d'œuvre, peint entre 1512 et 1516 par Grünewald (ou Mathis Gothart Nithart) pour le maître-autel de l'église de la commanderie des Antonins d'Issenheim (au sud de Colmar), retrouve sa fraîcheur après quatre années de restauration. Là se concentre tout le génie et la maîtrise de l'artiste, aussi bien dans l'horreur du corps meurtri du Christ démesurément grand sur le premier volet de la Crucifixion (lorsque le retable est fermé), que dans la délicatesse de la représentation des anges musiciens (du deuxième volet consacré à la Vierge) et même des démons attaquant saint Antoine demeurant impassible (dans le dernier volet, lorsque le retable est entièrement ouvert avec les trois sculptures de Nicolas de Haguenau).
Retable d'Issenheim : le musée Unterlinden retrouve son chef-d'œuvre
Il a fallu plus de 4 ans pour restaurer cet unicum du gothique tardif qui livre une vision à la fois effrayante de la Crucifixion et psychédélique de la Résurrection. Une restauration menée par le C2RMF et validée par un comité scientifique international.