Sa passion pour l’art était le fil conducteur de son existence. Fille du graveur viennois Aloys Jelinek, Heidi Horten-Goëss, collectionneuse, mécène et première fortune d’Autriche (estimée à 2,9 milliards de dollars) a côtoyé les artistes dès l’enfance. Dotée de plusieurs talents (mélomane, elle jouait du piano ; sportive, elle avait frôlé une carrière de patineuse et s’adonnait à l’équitation), elle n’a pas cessé elle aussi d’exercer sa palette aux couleurs chatoyantes jusqu’à la fin de sa vie. Une destinée hors du commun l’attendait à l’âge de 19 ans avec la rencontre de son premier mari, Helmut Horten, magnat de la chaîne allemande de grands magasins Horten H, de trente ans son aîné qui a fait fortune dans le cadre de l’aryanisation du pays. Sur cette activité qui a soulevé des débats, le rapport d’experts indépendants établi à la demande de la milliardaire indique que s’il a effectivement bénéficié d’opportunités économiques, le comité de dénazification l’a disculpé. Dès les années 1960 (elle a alors 20 ans), le couple commence à acheter quelques œuvres à l’occasion de ses voyages, avec notamment des toiles de Chagall, Picasso, Nolde. Mais c’est surtout sous l’impulsion de…
Heidi Horten, un musée pour son dernier soupir
Alors qu’elle venait tout juste d’inaugurer à Vienne son musée Heidi Horten Collection, la mécène autrichienne est décédée le 12 juin à l’âge de 81 ans, laissant à la capitale un nouvel atout culturel au centre du triangle d’or de l’art, entre l’Albertina et l’Opéra.