Organisée par le ministère de la Culture, la 3e édition du Parlement de la photographie s’est déroulée les 7 et 8 juin dernier au Palais de Tokyo, ainsi qu’en ligne. Au programme : cinq tables rondes et six rencontres rassemblant une trentaine de personnalités du secteur – photographes, critiques, historiens, éditeurs, conservateurs, juristes, institutionnels, etc. – autour de l’intitulé « La photographie sur tous les fronts ». Focus en deux parties, avec un premier compte-rendu sur les temps forts de la première journée.
En introduction, François Quintin, délégué aux arts visuels (DGCA), et Fannie Escoulen, cheffe du département de la photographie, ont rappelé que les enjeux de ces deux jours d’échanges étaient de faire le point sur les actions engagées et en cours. A été mentionnée la publication récente du rapport sur le financement de la production et de la diffusion des œuvres photographiques remis par Laurence Franceschini, dont 13 mesures seront appliquées d’ici la fin de l’année.
Une première table ronde a évoqué des pistes de réflexion pour favoriser les coproductions d’expositions afin de renforcer le rayonnement des photographes français sur notre territoire et à l’international. S’en sont suivies une rencontre sur la scène photographique ukrainienne et deux tables rondes portant sur les commandes. D’abord commerciales, avec notamment Sabrina Ponti (agent de photographe) qui a rappelé leur importance, qu’elles soient publicitaires ou corporate : « Même si elles ont mauvaise réputation et suscitent parfois de la méfiance, elles sont primordiales. L’apport financier permet aux auteurs de vivre de leur travail et bien souvent de développer des projets personnels. » « Le plus important est que le photographe garde sa liberté de création tout en faisant preuve de souplesse pour s’adapter aux contraintes », a noté Marie Moulin (acheteuse d’art indépendante).
La table ronde sur la commande publique a été l’occasion de mettre en valeur l’engagement de l’État, d’autant plus important en ces temps de crise, car c’est une façon de soutenir les artistes tout en enrichissant les collections publiques. Pascal Beausse (Centre national des arts plastiques) a mentionné différentes commandes photographiques depuis une vingtaine d’années, organisées par le CNAP, dont la dernière, « 3.0 », en partenariat avec le Jeu de Paume, est à voir au Cellier à Reims. De son côté, Héloïse Conésa a détaillé celle portée par la BnF, d’un montant inédit de 5,5 millions d’euros, lancée en 2020. Avant d’évoquer une spécificité française, le dépôt légal, qui permet « de conserver la mémoire de ce qui est produit en France ». En conclusion, il est rappelé que la commande publique n’est pas une subvention déguisée ni une aide, mais un accompagnement de l’État. La journée s’est achevée par un état des lieux de l’édition photo en France présenté par Éric Cez, membre de PhotoBook, une association réunissant 25 éditeurs photo français, soutenue par le ministère de la Culture (DGCA).
https://parlementdelaphoto.eventmaker.io/index