Sophie Lauwers, directrice générale de Bozar – Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, est décédée à l'âge de 56 ans le 29 mai, des suites d’une longue maladie. L’annonce de sa mort, différée à la demande de la famille, constitue un choc et une perte immense pour l’institution bruxelloise. Il avait en effet fallu près de deux ans pour remplacer à la tête de Bozar l’omnipotent Paul Dujardin qui, depuis 2002, supervisait son développement avec plus ou moins de bonheur, et fut poussé vers la sortie en décembre 2019. Ce n’est que le 15 octobre dernier que Sophie Lauwers lui avait succédé. Issue du sérail, elle était entrée au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 2001 en tant que coordinatrice des expositions, rôle qu'elle avait tenu jusqu'en 2011, avant d’y devenir directrice des expositions et membre du comité exécutif. Après le départ de Paul Dujardin, elle avait aussi fait partie du comité de direction intérimaire. Née à Hal, dans le Brabant flamand, en 1966, après un diplôme en histoire de l'art à la VUB (université flamande de Bruxelles), elle avait commencé sa carrière dans la publicité, puis collaboré à différents projets transculturels, notamment Antwerpen ’93 et Bruxelles 2000, capitales européennes de la culture, avant d’intégrer l’institution bruxelloise. « Bozar perd avec Sophie une capitaine expérimentée et une collègue inspirante, a souligné l’institution dans un communiqué. Dès le début de son parcours, elle a œuvré à jeter des ponts entre art classique et art contemporain, mais également entre les arts graphiques et les autres disciplines. » En tant que directrice des expositions, Sophie Lauwers avait mené un projet artistique basé sur trois axes essentiels : l’art ancien, les grands noms de l’art de la première moitié du XXe siècle et les artistes contemporains, qu’ils soient belges ou internationaux. Elle a également contribué à donner une nouvelle vie à la tradition des « antichambres », espaces d’exposition situés rue Royale, avec la mise en perspective d’œuvres contemporaines dans une constellation plus vaste. Sophie Lauwers considérait son mandat de directrice générale comme la pierre angulaire d’un travail d’équipe, à la croisée de ce que nous connaissons déjà et de ce qu’il nous reste à découvrir. Pour l’heure, si la continuité des différents services de Bozar est assurée, il revient au gouvernement belge, dont l’institution dépend directement, de désigner rapidement une nouvelle tête à la direction du premier centre culturel du pays.