À l'extrême sud-ouest du pays, quelques kilomètres la séparant de la frontière française, Esch-sur-Alzette remonte le temps et recompose son paysage. Au cœur des Terres rouges (Minett en luxembourgeois), région marquée par une forte activité sidérurgique pendant un siècle, du début des années 1870 au milieu des années 1960, la commune de 36 000 habitants endosse un nouveau statut de cité d'histoire et de culture. À rebours de l’image de paradis fiscal qui colle à la peau du pays depuis plusieurs décennies, le canton, qui rassemble 14 communes (dont 11 participent à « Esch : capitale européenne de la culture 2022 ») mise sur la valorisation de son patrimoine industriel pour faire naître de nouvelles impulsions artistiques à l’échelle régionale et nationale : « Le projet Esch 2022 souhaite apporter une vision plus nuancée du territoire par la culture. Nous sommes heureux d’être visibles de cette manière-là, et espérons que cette année suscitera l'intérêt des Luxembourgeois comme des pays voisins, et créera des synergies », estime Françoise Poos, directrice de la programmation et originaire d’Esch. L'équipe s'appuie sur un budget de 54 millions d'euros en provenance de fonds publics luxembourgeois (40 de l'État et 10 millions de la ville), auxquels s'ajoutent 3,5 millions investis par différents sponsors, et 1,5 million de la France : 8 communes limitrophes françaises participent à la programmation, notamment Villerupt (Meurthe-et-Moselle) qui en profite pour faire connaître son nouveau centre culturel, L’Arche, lieu transdisciplinaire inauguré en mars dernier à l’extrémité de l’ancienne friche sidérurgique de Micheville.
Belval, itinéraire d'une région en mutation
La politique culturelle locale s’est emparée de la réhabilitation de ses sites sidérurgiques dans le cadre de la…