Le public était venu nombreux, le 10 mars dernier, à la vacation organisée par la maison Fauve. « Il était impossible d'accueillir tout le monde à l'intérieur de la salle », se souvient Lucie-Éléonore Riveron, la co-fondatrice. Certains ont donc dû enchérir depuis la rue. Pourtant, seul un lot était parti lors d’une vente de NFT organisée par Aguttes, le 8 février, sur l’île Saint-Louis à Paris (également déclinée sur le metaverse, monde virtuel accessible par interaction 3D), tandis que chez Rossini, seulement 10 % des lots proposés dans le cadre d’une vente de photographies de Christophe Keip, en novembre 2021, avaient trouvé preneur.
Brûler les preuves
Dans ce contexte, la vacation organisée par Fauve semble avoir changé la donne. « Les gens avaient l'impression d'avoir vécu un moment historique », explique Lucie-Éléonore Riveron, qui avait tenu à déployer les œuvres sur les écrans afin d'illustrer de manière plus concrète comment les accrocher chez soi. Comme ses confrères, qui ont bravé l’interdiction de la vente de biens immatériels aux enchères en accompagnant les NFT d’un support matériel – une clé USB chez Aguttes ou une photographie physique chez Rossini –, Riveron comptait également contourner l’article L-321 du Code du commerce dans le cadre de sa vente. Elle envisageait toutefois d'emprunter une autre méthode : l'organisation de l'événement sous la forme d'une vente privée. Une proposition estimée trop ambiguë par le CVV, qui lui avait valu d'être convoquée en conseil de discipline. « J’ai été surprise de cette réaction alors que le CVV venait justement de publier un…