Les sourires sont francs et l'émerveillement palpable ce mercredi après-midi au Palais Brongniart. Et pour cause : l'édition 2022 du Salon du Dessin est de bonne qualité, et les exposants disent vendre davantage que l'année passée, certains stands étant complètement bouleversés au lendemain du vernissage. « Les musées américains sont de retour et ça se ressent, se réjouit Benjamin Peronnet, qui participe au salon pour la deuxième année consécutive. Ils dominent beaucoup le marché et nous leur avons vendu plusieurs choses. » Les nombreuses pastilles rouges éparpillées sur son stand en témoignent : mercredi, un dessin inédit à la plume et encre brune de Jacques-Louis David, Les têtes d'une jeune femme et d'un satyre, avait déjà été cédé pour 130 000 euros tandis qu'une sanguine de Jean-Baptiste Greuze représentant un chien attendait toujours preneur (22 000 euros). À quelques mètres, la galerie Eric Coatalem propose une belle pierre noire, sanguine et pastel de Jacques-André Portail figurant le Reniement de saint Pierre, et se réjouit d'avoir d'ores et déjà réalisé « quelques ventes » au lendemain du vernissage. Pour sa première participation, le jeune marchand Ambroise Duchemin présente sans doute l'un des plus beaux accrochages du salon, où se mêlent des œuvres du XVIIIe siècle à aujourd'hui, comme cet étonnant dessin de l'acteur Melvil Poupaud. On y admire également une Étude de tête, préparatoire à Hercule et Omphale et sa contre-épreuve retouchée à la sanguine de François Lemoyne (1724) proposée à 30 000 euros. Chez Loeve&Co, deux œuvres de Dora Maar – une gouache sur papier à 3 600 euros et un feutre sur papier à 2 200 euros – encadrent une série de collages de Jacques Prévert et quelques œuvres de Jean-Michel Alberola, tandis qu'à la galerie De Bayser, on se réjouit des ventes réalisées depuis la veille tout en attendant l'ultime validation pour concrétiser des achats de musées.