Créé en 1932 par Gertrude Vanderbilt Whitney (fondatrice du Whitney Museum), le rendez-vous n’a jamais renoncé à son ambition : prendre le pouls de la création contemporaine américaine. Réputée défricheuse, la Biennale du Whitney s'est ainsi souvent fait le porte-voix de positionnements artistiques et politiques marginaux, au péril de faire enfler la polémique. C'était d’ailleurs le cas de l’édition de 1993, « I Can’t Imagine Ever Wanting to Be White », abordant la question de la race sans tabou – phénomène alors bien plus rare qu’aujourd’hui. La manifestation étant censée refléter les jeunes pousses de la scène artistique, le public était surpris d'apprendre les noms des 63 artistes au programme de l'édition 2022, dont seulement 23 sont âgés de moins de 40 ans et plusieurs sont décédés (voir QDA du 27 janvier 2022). Malgré ce mélange de générations, la 80e édition de la Biennale, inaugurée le 6 avril et programmée jusqu’au 5 septembre, continue d'être transgressive, en élargissant notamment la catégorie « d'art américain » imposée par sa nature comme par celle du musée qui l’héberge, le Whitney…
80e Biennale du Whitney : l’américanité au cœur du débat
Initialement programmée en 2021, la biennale new-yorkaise convoque jusqu'au 5 septembre 63 artistes dont l'œuvre met l'accent sur l'identité nationale.