« Tout commence quand on entend dans le bureau le cri de joie du collègue : "Venez voir, j'ai peut-être quelque chose !". On lâche tout ce qu'on fait et on se rue sur son ordinateur pour voir ce quelque chose, une antiquité, une icône, un tableau ou un bijou localisé dans une vente aux enchères, un catalogue d'exposition ou une galerie. » Vasiliki Papageorgiou, directrice du département de protection des biens culturels – autrement dit, des objets d'art volés – au ministère grec de la Culture, a un petit sourire de satisfaction. « La première chose est d'identifier avec certitude que cet objet est bien un objet volé qui nous appartient. Là, les nouvelles technologies sont nos outils les plus précieux. »
De fait, ces technologies ont changé la donne. Car l'identification d'un objet d'art volé se joue au millimètre près. « On recherche le moindre détail, une fissure, une écorchure, un coin de peinture écaillée, et on compare avec notre fichier d'objets volés, poursuit Vasiliki Papageorgiou. Chacun s'y met avec sa spécialité. Le travail le plus dur est de comparer avec les photographies anciennes, souvent en noir et blanc, de mauvaise qualité, où les détails qu'on cherche ne sont pas évidents. Avec les…