Une éléphante s’impose en majesté sous la coupole du pavillon central des Giardini, son reflet dans les miroirs la déploie à l’infini : solennel coup de griffe de la lionne d’or Katharina Fritsch à l’ordre patriarcal (les pachydermes sont réputés préférer les hiérarchies patriarcales). Cecilia Alemani est très attachée à ce prélude à sa double exposition, aux Giardini et à l’Arsenale. Il résume l’ambition de son propos : « Défier l’idéal occidental, présumé universel, de l’homme blanc, guidé par la raison, qui a si longtemps servi de mesure de toute chose », résumait la curatrice. Parmi les 200 et quelques artistes invités, voilà donc une écrasante majorité de femmes, ou personnes non-binaires. Mais voilà sans doute la nouveauté de son regard, ce n’est pas le propos de sa proposition. Les devenirs, les advenirs, les métamorphoses de nos corps, passés, présents, futurs, peuplent le parcours. La menace de notre disparition aussi. La première salle du pavillon…
Biennale de Venise 2022 : une machine à remonter le temps
Placée sous la thématique « The Milk of Dreams » – d'après le livre pour enfants de la surréaliste Leonora Carrington –, la manifestation, à forte composante féminine, ose revisiter l'histoire de l'art pour la confronter à la création contemporaine.