N’y cherchez pas la frénésie des foires à New York, Los Angeles, ou Miami. Expo Chicago se définit moins par des ventes à tout-va à des montants exorbitants que par un public fidèle et curieux de collectionneurs, aussi bien privés qu'institutionnels. Car si la foire ne se revendique pas du standing d'Art Basel ou de Frieze, elle attire néanmoins chaque année un nombre honorable de visiteurs – environ 40 000 – pour découvrir une programmation de 140 exposants internationaux (25 pays et 65 villes), abrités dans un hall d'expositions logé sur la jetée du Michigan Lake. Créée en 1980 sous l'identité d'Art Chicago, la foire avait dû mettre fin à son activité en 2011 en raison de graves problèmes financiers mais avait pu renaître de ses cendres l'année suivante sous le nom d'Expo Chicago. Toujours sous l'égide de Tony Karman, la manifestation est alors partie sur de nouvelles bases et a déplacé ses dates d'avril à septembre. Ses deux annulations successives, en 2020 et 2021, dues à la pandémie, lui ont permis de renouer avec son calendrier initial. Comme autrefois, Chicago était donc en pleine effervescence artistique en ce printemps glacial, ponctué par quelques épisodes de vent et de grêle – le surnom de la ville, « Windy City », n'est pas dû au hasard...
Des rencontres artistiques
« Le public est qualitatif, ouvert à la découverte », se réjouissait Marion Papillon le lendemain du vernissage, signalant l'importance de se rendre auprès des collectionneurs à une période où le prix des transports connaît une hausse sans précédent. La foule s’agglomérait face à la vidéo En Puntas (2013) de l'artiste espagnol Javier Pérez (20 000 euros), un spectacle anxiogène d'une danseuse perchée sur des pointes rehaussées de couteaux.…