Depuis plus d’un siècle, les Strasbourgeois de tout âge s’y rendent pour faire peau neuve. Il était temps de se refaire une beauté : après trois ans de travaux, les Bains municipaux de Strasbourg ont rouvert début novembre. Classés monument historique depuis 2017, ils ont été construits en 1905 par l’architecte allemand Fritz Beblo, Stadtbaumeister de la ville de 1903 jusqu’au rattachement de l’Alsace-Lorraine à la France en 1918. « C’est un bâtiment qui ne laisse pas indifférent. Quand on le visite, il y a un rapport poétique très clair à l’espace, à la lumière. Il a beaucoup de charme. C’est une construction d’inspiration à la fois antique et néo-régionale. Cet équilibre est fragile et il faut le conserver », explique François Chatillon du bureau Chatillon Architectes, qui a également mené les récentes rénovations du musée Carnavalet à Paris, du théâtre de Dole dans le Jura, et été récemment engagé pour la restructuration du Quadrilatère de Beauvais. Commandée par la ville de Strasbourg, celle des Bains avait un triple but : restauration, mise aux normes et adaptation aux usages contemporains. Après une série de sondages stratigraphiques, les bains ont retrouvé leurs marbres et les cabines leurs couleurs d’origine, tandis que d’anciennes robinetteries ont été remises à fonction. Un nouvel éclairage des bassins et de la rotonde permet d'illuminer le contraste entre les rugosités des bétons, les brillances des marbres et le caractère mat des peintures murales. De nouveaux ascenseurs ainsi que le réaménagement des anciennes douves au rez-de-jardin en entrée supplémentaire ont rendu le bâtiment accessible à tous les publics. En accord avec les préoccupations écologiques, l'isolation thermique des espaces et la rénovation du système de traitement permettent une réduction de 80 % de l’eau consommée (150 litres au lieu de 850 par baigneur) et de 41 % de la consommation énergétique. Tout baigne !
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