Le Quotidien de l'Art

En Arabie saoudite, la culture à la manœuvre

En Arabie saoudite, la culture à la manœuvre
Riyad.
U.S. Department of State.

Alors que l'Arabie saoudite renvoie une image terrible en ce qui concerne le respect des droits de l'homme, le pays veut faire de la culture un levier économique.

Dans le secteur culturel, l’Arabie saoudite fait preuve aujourd’hui d’une ambition et d’un dynamisme qui n’échappent à personne. Cette année encore, un artiste saoudien, Muhannad Shono, représentera le pays à la Biennale de Venise. Après des décennies durant lesquelles les expositions publiques et la consommation de culture ont été frappées d’interdits, les Saoudiens ont commencé, à la fin des années 2010, à déployer de gros moyens pour bâtir un secteur culturel national, dont le centre est Riyad. Le ministère de la Culture, créé en 2018 seulement, s’est développé à un rythme exponentiel, sans parler des multiples commissions et services gouvernementaux qui l’accompagnent dans sa tâche.

Le ministère de la Culture espère notamment ouvrir d’ici 2024, dans le quartier en plein essor nommé JAX, le Saudi Arabian Museum of Contemporary Art (SAMoCA) – à quoi s’ajoute un projet non confirmé pour un plus grand musée –, mais il compte aussi réaménager des institutions existantes, comme le Musée national, spacieux mais daté, et le musée du Fort Masmak, tous deux à Riyad. Parmi les autres projets en gestation dans la capitale, citons un musée consacré au pétrole, un autre abritant la collection royale, un musée numérique, un centre de calligraphie et une collaboration avec le collectif numérique japonais teamLab, à Djeddah. Tous ces établissements devraient ouvrir d’ici 2030.

JAX, hub culturel

Cependant, bien que la scène artistique du golfe Persique soit souvent considérée synonyme de « starchitecture », elle ne se résume pas aux seuls musées. D’autres « ressources culturelles », plus mouvantes ou plus axées sur l’événementiel, font leur apparition sous forme de districts artistiques, festivals publics, programmes de résidence, biennales et foires. Le SAMoCA, par exemple, ne sera qu’une des composantes du quartier de JAX, cette ancienne friche industrielle actuellement en cours de rénovation, et qui comprendra des ateliers d’artistes, des sites d’exposition, des entreprises créatives et un espace d’exposition pour la Diriyah Biennial Foundation. Ahmed Mater, le père saoudien de l’art contemporain, y a déjà installé un immense atelier qui accueille des jeunes professionnels des industries créatives. Sur une mezzanine, une foule de graphistes s’affaire sur des laptops, au-dessus de la bibliothèque d'Ahmed Mater et de sa collection personnelle de presses d’imprimerie arabes – ces grands précurseurs industriels du design graphique d’aujourd’hui.

Une partie extérieure de l’atelier donne sur le profond ravin qui traverse JAX, vestige…

En Arabie saoudite, la culture à la manœuvre
En Arabie saoudite, la culture à la manœuvre

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Article issu de l'édition N°2350