Baptisée Pandora IV, dirigée par l’Espagne et coordonnée par Europol et l'Organisation mondiale des douanes (OMD), la dernière opération de saisie d’Interpol, réalisée entre juin et septembre 2021, a porté ses fruits : réalisée dans plus de 28 pays européens et américains, 9400 objets volés ont pu être récupérés, dont 4231 objets archéologiques saisis en France (trois statuettes anciennes datant de la culture précolombienne La Tolita – Tumaco, 3000 pièces de monnaie, des bijoux et pièces de poterie antiques qui avaient été pillées sur des sites archéologiques). Cinquante-deux personnes ont été appréhendées par les polices des différents pays mobilisés. Maisons de ventes aux enchères, aéroports, passages frontaliers, résidences privées sont habituellement ciblés, mais cette année, Interpol a davantage porté son attention vers les marchés en ligne : aux États-Unis, 13 artefacts aztèques, dont un crâne et 12 herminettes (objets tranchants en forme de hache) ont été interceptés ; aux Pays-Bas, la mise en place d’une « semaine de cyber-patrouille » a permis la récupération de deux tableaux de Kees Verwey (1900-1995) retrouvés dans un catalogue de ventes en ligne d'une maison de ventes aux enchères basée à Amsterdam. La police espagnole a saisi de son côté 91 pièces d'or romaines dans une maison de ventes de Madrid, estimées à un demi-million d'euros. En 2020, Pandora (première du nom), menée par Interpol et ciblant le trafic illicite de biens culturels, avait permis la saisie de 56 400 objets (voir QDA du 18 mai 2021). Depuis son lancement en 2016, elle a permis la récupération de 147 050 objets culturels et l’arrestation de 407 personnes.
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