Avec « The Monumentality of the Everyday », Jakup Ferri, 41 ans, natif de Pristina, présentera pour le pavillon du Kosovo une installation in situ de grande envergure composée d'un ensemble de peintures, broderies et tapis aux motifs inspirés de différents univers teintés de surréalisme, mêlant sciences, réminiscences enfantines, et utopie. Des micro-organismes (bactéries, virus, champignons, archées) vus au microscope électronique à la représentation de formes géométriques issues de dessins de l'avatar du fils de l'artiste réalisés dans le jeu vidéo Animal Crossing, cet habitué des biennales (Istanbul, Taipei, Cetinje, Ljubljana), diplômé de la Pristina Art Academy et de la Rijksakademie d'Amsterdam, revendique l'art textile et ses techniques de fabrication comme un instrument de renforcement des communautés, collaborant avec des brodeuses originaires de son pays, mais aussi d'Albanie, du Burkina-Faso et du Suriname. Si ses créations aux couleurs chatoyantes et pop évoquent l'art populaire ou les illustrations de livres pour enfants, ses explorations interrogent un monde interespèces où humains et animaux se font face et initient un dialogue imaginaire dans des situations souvent incongrues. Le pavillon kosovar est cette année encadré par Inke Arns, curatrice et théoricienne allemande spécialisée dans les arts médiatiques, les cultures numériques et l'Europe de l'Est. Elle a été par le passé commissaire de nombreuses expositions en Europe de l'Est et en France, notamment à la Panacée de Montpellier, au HKW de Berlin, au musée Sztuki de Lodz en Pologne, à la Gaîté Lyrique de Paris, au MMoMA de Moscou, au BOZAR de Bruxelles et au Exportdrvo de Rijeka en Croatie.