Bon résultats chez Sotheby's et Christie's

L’Ukraine est en feu, la guerre est aux portes de l’Europe, mais le marché de l’art regarde ailleurs. Décorrélé de plus en plus des fluctuations de la bourse, le serait-il aussi des crises géopolitiques ? Portés par de solides enchères asiatiques, les résultats enregistrés en deux jours de vente, mélangeant périodes et fuseaux horaires, pourraient le faire penser. Le 1er mars, le marathon de 5 heures de Christie’s, façon superproduction hollywoodienne débutant à Shanghai avant de se poursuivre à Londres, est resté dans les clous de l’estimation, avec un total de 249 millions de livres sterling et un taux de vendu de 90 %. Le clou de la vente, Les Renards de Franz Marc, récemment restitué par un musée allemand aux héritiers de  Kurt et Else Grawi, a doublé le précédant record de l’artiste avec 42,7 millions de livres sterling. Un triptyque tardif de Francis Bacon, qui d’après les informations du site Artnet avait été consigné par l’architecte star Norman Foster, s’est poussivement vendu à son estimation basse de 38,5 millions de livres sterling. Le lendemain, Sotheby’s a confirmé ces bons résultats, en totalisant 221,4 millions de livres sterling en deux ventes d’art moderne et contemporain. Star de la soirée, L’Empire des lumières de René Magritte, qui avait été garanti, s’est adjugé pour 59,4 millions de livres, triplant le précédent record pour l’artiste surréaliste. La spéculation aussi se poursuit sur les jeunes artistes en particulier Flora Yuknovich, qui expose actuellement à la galerie Victoria Miro. Chez Christie’s, une toile inspirée de Fragonard a triplé les prévisions pour atteindre 1,9 million de livres sterling. Chez Sotheby’s le lendemain, une autre œuvre s’est vendue 2,2 millions de livres sterling, onze fois au-dessus de l’estimation. D’autres jeunes artistes comme Shara Hughes et ses fleurs psychédéliques ou Rachel Jones ont vu leurs estimations pulvérisées. Pour le courtier Thomas Seydoux, « les garanties ont fonctionné, mais il y a de quoi s’inquiéter pour les mois à venir, pour le marché de l’art, mais surtout pour l’humanité ».