« 2022, année internationale du verre » : c'est une résolution adoptée le 18 mai 2021 par l'ONU – qui a aujourd'hui bien d'autres sujets de préoccupation. De quoi faire le bonheur du CIRVA ou Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques. Créé en 1983 à l'initiative de Jack Lang, installé depuis 1986 à Marseille dans un bâtiment industriel ouvert sur la rue de la Joliette, il invite chaque année des plasticiens à s'essayer à ce matériau – qui ne leur est pas forcément familier tant il demande un savoir-faire particulier. Pour 2022, il s'agit de Cécile Canel et Jacques Averna (nés en 1988 et 1991), du Cambodgien Sopheap Pich (né en 1971), de Mathilde Rosier (née en 1973) et du photographe afghan Morteza Herati (né en 1973), accueilli avec sa famille dans son exil. Ayant reçu depuis lors des dons des artistes invités, le CIRVA est aujourd'hui riche d'une collection de plus de 800 pièces qui fait l'objet de prêts et expositions (au théâtre de la Criée en juin, avec l'itinérance de l’exposition « Souffles » au Musée national du Cambodge de juin à octobre, avec la Fondation d’entreprise Hermès et ART-O-RAMA en août). « Rares sont les centres d’art qui ont une collection, explique son directeur, Stanislas Colodiet. Celle du CIRVA s’est constituée au fil des résidences de recherche, en discussion avec les artistes. Cette démarche de collection n’est pas systématique et correspond à chaque fois à une aventure de création unique. » Au-delà des œuvres elles-mêmes, il y a toutes les étapes préparatoires : « Le CIRVA conserve une archive de la création, patrimoine rare et précieux. Aujourd’hui nous n’avons pas d’inventaire complet des dessins, essais et prototypes, photographies et correspondance. Je lance actuellement une mission d’étude en conservation préventive avec des restaurateurs pour mesurer le périmètre de ce patrimoine et envisager les besoins en matière de conservation et de circulation du savoir. »
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