C'est l'une des stars de l'art contemporain portugais – quoique moins connu du grand public que Joana Vasconcelos ou Paula Rego –, personnage aux multiples vies, au passé révolutionnaire, francophile et francophone impeccable. On a vu Pedro Cabrita Reis à la Documenta de Cassel (deux fois, en 1992 et 2017), à la Biennale de Lyon (2009), à celle de Venise dans le pavillon portugais (2013). On l'a aussi vu chez lui, intervenant dans le paysage, avec l'étonnante mise en couleur du barrage de Bemposta sur le Douro, ou en institution : il y a quelques années, la Fondation Serralves de Porto lui avait consacré toutes ses salles – de quoi souligner l'importance du personnage. Il lui revient d'ouvrir la saison France-Portugal, lancée ce 12 février, avec une réinterprétation du thème classique des Trois Grâces, dont le Louvre tout proche possède plusieurs versions. La sienne est très personnelle, déstructurée, constructiviste, dans un matériau original – du liège à haute densité qu'a mis à sa disposition l'entreprise Amorim, leader mondial (qui fait des bouchons de bouteille, mais aussi des structures isolantes pour la NASA). Un retour aux Tuileries pour celui qui aime bisser : il y était déjà intervenu de manière monumentale en 2007.
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