« Moi, artiste, je ne veux plus être représentée au Kunsthaus de Zürich et souhaite par conséquent retirer toutes mes œuvres du musée. Je les rachèterai à leur prix de vente originel. » C'est par ces mots, publiés le 22 décembre dans une lettre ouverte, que l'artiste suisse de 72 ans exprimait son mécontentement face à la manière dont le musée zurichois expose et contextualise a minima les œuvres prêtées par la Fondation Bührle, issues en partie des spoliations nazies. Évoquant des lacunes et un manque de transparence dans la recherche de provenance des œuvres, elle poursuivait, dans la revue suisse Tachles : « Je me devais maintenant de faire quelque chose en tant qu’artiste juive ». Le Kunsthaus de Zürich conserve 40 œuvres de Miriam Cahn (39 sur papier et une vidéo), acquises dès les années 1980. Parmi elles, sept appartiennent à l’association de soutien au musée, et treize à la Vereinigung Zürcher Kunstfreunde (association zurichoise des amis de l’art), qui les prête au Kunsthaus. Si Miriam Cahn ne peut forcer l'institution suisse à vendre ses œuvres, elle pourrait faire valoir son droit moral, arguant que son non-respect de la déontologie lui porterait atteinte. Une question que devra trancher la prochaine directrice du Kunsthaus, Ann Demeester, qui devrait prendre ses fonctions en juillet prochain.