C’est ce qui s’appelle une révolution : la FIAC, élément incontournable du marché de l’art parisien et français depuis 47 ans, a été déboulonnée. À l’issue d’un appel d’offres très discuté, lancé en catimini à la veille de Noël (il n’a été révélé par notre consœur Roxana Azimi dans Le Monde que le 23 décembre, soit 15 jours après la publication de l’avis), et avec une réponse demandée dans un délai particulièrement court en période de fêtes, RX France, l’opérateur de la FIAC depuis 30 ans, a été dessaisi. Son successeur est le groupe suisse MCH, loin d’être un inconnu puisqu’il gère – en dehors de son portefeuille bâlois d’événements liés à l’horlogerie et à la joaillerie – la plus grosse foire d’art contemporain du monde, Art Basel, déclinée en marque globale avec Art Basel Miami Beach et Art Basel Hong Kong. Le créneau de novembre pour une foire consacrée à la photographie, qui était aussi remis en concurrence, a été attribué au groupe RX France, qui reste donc l’opérateur de Paris Photo. Aucun autre candidat ne se présentait, mais les résultats du vote du conseil d’administration, qui compte 6 personnalités qualifiées, 6 représentants de l’État et 7 membres du personnel, outre le président, Chris Dercon, n’a pas été dévoilé.
Un écheveau juridique
Face à la menace d’éviction, RX France avait déjà lancé des actions en justice. Un premier référé a fait chou blanc, mais le groupe anglo-néerlandais s’est pourvu en cassation. Avant la décision, il promettait de continuer à livrer bataille, autour de 2 arguments principaux. D’abord, le non-respect du principe d’impartialité : pourquoi l’appel à propositions, annoncé comme inévitable après une « manifestation d’intérêt spontanée » n’a-t-il concerné que ces deux créneaux du Grand Palais, alors que la RMN n’en a jamais remis en jeu dans le passé ? Ensuite,…