Les débuts du Palais de Tokyo nouvelle mouture avaient tout l'air d'un faux départ, avec une réouverture prématurée en avril dernier, sans que les travaux n'aient été achevés, une Triennale encombrante avec laquelle la nouvelle direction a dû s'accommoder à contre-coeur, et surtout, pour le visiteur, un désarroi immense. Désarroi devant la piètre signalétique et le brouillage des signes, devant la cavalcade d'expositions qui semblaient se chevaucher les unes les autres. Agacés, ahuris, certains avaient juré qu'ils ne remettraient plus les pieds dans un lieu qui semblait divaguer. Au point qu'on se demandait s'il y avait un pilote dans l'avion, ou si celui-ci n'était pas tout bonnement dépassé par le cargo qu'on lui avait confié.
Plus charpentée, diversifiée sans être confuse, la troisième saison, baptisée « Soleil froid », qui a été lancée lundi dernier - attirant 9 400 personnes le soir du vernissage - balaye l'irritation rampante. Enfin le visiteur peut déambuler sans se perdre, ou même, s'il le souhaite, se perdre avec délice sans errer comme une âme en peine. Cela tient à peu de choses, à des lignes collées au sol, modeste mais efficace signalisation ; à des espaces…