On y voit tantôt un coquillage, tantôt du corail ou de l'écorce d'arbre. C'est pourtant de coton et d'épingles que sont constituées les créations de Simone Pheulpin (née en 1941). Véritable magicienne de la matière, la plasticienne sculpte la matière végétale et minérale jusque dans ses détails les plus subtils – de la fêlure de la roche aux anneaux du bois – en enroulant, pressant et empilant minutieusement des bandes de coton. Le choix des matériaux n'est pas anodin : le coton est issu d'une des dernières manufactures des Vosges, où l'artiste a grandi, tandis que les épingles proviennent de la dernière manufacture d’épingles de couture française. Très personnel, son lien au textile est aussi spirituel, le caractère répétitif de son geste s'avérant presque méditatif. Il questionne aussi notre rapport au temps : « Dans cette multiplication des plis et ces gestes répétés sans cesse se trouve le souvenir du mouvement », explique l’artiste. Primé par les Ateliers d'Art de France en 2015 et la Fondation Loewe en 2018, le travail de Simone Pheulpin est récemment entré dans les collections publiques de l’Art Institute of Chicago aux États-Unis et du Victoria & Albert Museum de Londres (2018). Il est actuellement visible auprès des collections XVIIIe siècle, Art nouveau et Art déco du musée des Arts décoratifs de Paris.
« Simone Pheulpin, plieuse de temps » au musée des Arts décoratifs, jusqu'au 16 janvier.
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