En 1970, la vapeur fait son adieu sur le réseau de la banlieue nord parisienne. Depuis cette décennie, hormis pour les petits trains touristiques ou les tournages, impossible de voir le panache qui accompagna 150 ans d'aventure ferroviaire. Depuis qu'il en est mordu – cela fait près de 50 ans, qu'enfant, il les traquait dans les Dolomites –, Pietro Pietromarchi, architecte vénitien, ne cesse de rechercher les locomotives à vapeur sous toutes les latitudes. Il en reste une poignée en Europe – par exemple, pour convoyer le bois dans le Maramures en Roumanie ou chez les Polonais de Mazovie, passionnés entre tous –, mais c'est surtout sur d'autres continents qu'elles survivent. Au Zimbabwe, en Érythrée, en Inde, au Sri Lanka, en Chine pour le transport du charbon, jusqu'en Patagonie, où la Trochita continue d'être tractée par ses increvables Baldwin... Créatures d'acier pas forcément écologiques, mais si attachantes – attention, espèces en voie de disparition ! « Ne rentrez pas chez vous ce soir », proclamait une magnifique pub de whisky il y a 30 ans, avec un couple juché sur un wagon dans la nuit profonde : avec leurs noirs de fusain, leurs blancs cotonneux, leurs duels de neige, glace et sable, ces tirages sont des appels pressants à l'évasion...
« Pietro Pietromarchi. Steam Power », à la galerie Minsky, 37, rue Vaneau, 75007, jusqu'au 15 janvier.
galerieminsky.com