L’année 2021 n’avait pas commencé sous les meilleurs auspices : les foires s’annulaient, accusant de lourdes pertes, tandis que les galeries connaissaient des jours contrastés sous l’effet de la pandémie mondiale. Dans le même temps, le commerce en ligne progressait de manière fulgurante. Elle se clôt avec l’annonce des résultats spectaculaires de Sotheby’s et Phillips dévoilés les 15 et 16 décembre (Christie’s n’a pas encore dévoilé ses chiffres à l'heure où nous publions ces lignes). L’une comme l’autre concluent une année record : une progression de 26 % par rapport à 2019, soit un total de 7,3 milliards de dollars, pour la première ; des chiffres qui montent à 32 % et 1,2 milliard pour la seconde. Ce succès n’est cependant pas toujours partagé par les petits acteurs. Le cru est surtout l’année de profonds changements, emmenés par le commerce en ligne, avec une hybridation croissante des modes d’achat. Bilan.
La folie NFT
Partout commentés et questionnés, les NFT (pour non fungible token), sont sans conteste LE phénomène de l’année 2021. Le coup d’envoi a été donné en mars avec le fameux Everydays de Beeple, cédé chez Christie’s pour 69 millions de dollars, suivi par des ventes à plusieurs millions pour Cryptopunks, Pak ou Rare Pepe, dans des proportions toutefois bien loin du domaine du luxe. Selon un rapport Hiscox, ce marché aurait atteint 3,5 milliards de dollars fin septembre. Au-delà de cet engouement peut-être éphémère pour certains artistes, qui ne peuvent parfois être qualifiés comme tels, ce système hautement spéculatif permet de recruter de nouveaux acheteurs ancrés dans un monde virtuel, aux nouvelles pratiques d’achat, ayant souvent fait fortune dans les monnaies alternatives. Il témoigne également de l’influence croissante des crypto-monnaies. « Il y a dans ce changement beaucoup d’opportunités », professe le courtier Thomas Seydoux. Il promet encore de bouleverser en profondeur le marché grâce à…