Qui dit Bordeaux, pense à Montaigne, Montesquieu, Mauriac ou… aux riches heures de son ancien maire, Jacques Chaban-Delmas qui, de 1947 à 1995, a misé sur la culture au point de lui consacrer, en 1992, 27 % du budget de la municipalité. Ces quinze dernières années, malgré son rapide développement urbain et un volant de 70 millions d'euros dédié à la culture (soit 19 % de son budget), la ville s'est figée. « La Bretagne compte trois centres d'art, des résidences d'artistes en grand nombre, des ateliers-logements dans plusieurs villes, il y a même un petit livret qui recense les lieux d'art breton, observe Emeric Ducreux, directeur de la galerie ACDC. Celui-ci avait migré de Rennes à Bordeaux, avant de fermer l'an dernier sa galerie, reprise depuis pour une durée de deux ans par la Super Window Project de Baron Osuna. « Quand on arrive en Aquitaine, on a l'impression que tout est sur le point d'éclore, que l'on est exactement là où il faut être pour faire partie de cette histoire, comme si tout allait prendre forme sous nos yeux et qu'il suffisait de tendre la main pour saisir notre chance. Et puis, après quelques années sur place et quelques discussions, on se rend compte assez vite que cet état d'effervescence est en réalité un trompe-l'oeil, poursuit Emeric Ducreux. Je m'étonne qu'une…