Dans une lettre adressée à Numa Hambursin et Michel Hilaire, directeurs respectifs du MO.CO. et du musée Fabre à Montpellier, le directeur de l'école d'art d'Annecy Stéphane Sauzedde fait savoir qu'il ne souhaite pas voir son école participer à la « Biennale artpress des jeunes artistes » qui devrait être organisée dans leurs institutions à l’automne 2022. En cause, la faible rémunération des artistes pour l'édition précédente (2020) et, « plus important, les prises de position de la directrice de la rédaction d’artpress (Catherine Millet, ndlr) sur "le droit d’importuner", "les frotteurs" et autres considérations sur la séparation du corps et de l’esprit pendant un viol ». Plus encore est dénoncée la tribune « Présomption d’innocence - Claude Lévêque » publiée en février dernier par le magazine suite aux enquêtes relatives à la plainte de Laurent Faulon – enseignant à Annecy – contre l'artiste et aux témoignages d'autres victimes anonymes pour des faits de pédocriminalité. Interrogé par Libération, Stéphane Sauzedde estime « qu’en matière de pédocriminalité, dire qu’il faut s’en remettre à la justice et seulement à elle alors que les faits sont prescrits, c’est affirmer que la parole est interdite », ajoutant : « S’ils veulent travailler avec la jeune création, il faut qu’ils entendent que ceci est important ». Certaines écoles, comme l'ESAD Grenoble-Valence, les Beaux-Arts de Lyon ou l'isdaT à Toulouse suivent le mouvement, tandis que d'autres (Beaux-Arts de Paris, Fresnoy, Arts déco...) se disent favorables à une participation à la biennale, et laissent le choix aux artistes de présenter un dossier. L'Andéa (association des écoles d'art) n'a quant à elle pas pris position.