En dépit du tumulte médiatique qui a précédé la réunion d'une vingtaine d'experts du patrimoine et de représentants du clergé, la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture (CNPA) a examiné jeudi 9 décembre les grandes lignes du projet de modernisation de l'aménagement intérieur de Notre-Dame. Proposé par le diocèse de Paris, qui en assure le financement et la maîtrise d’ouvrage, il s’organise en étroite concertation avec l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale (EPRNDP). Initialement confié par l'archevêque de Paris, Mgr Aupetit – qui a remis sa démission au pape François le 2 décembre dernier, à la suite de la publication par Le Point d’un article mentionnant une relation avec une femme – au père Gilles Drouin, historien spécialiste de liturgie catholique, il s'articule en cinq grands axes : redéfinition du parcours de déambulation, avec un accueil des visiteurs au niveau du portail central plutôt que par les portes latérales ; restauration ou remplacement du mobilier endommagé, notamment le baptistère, l'autel et le tabernacle, dont la conception sera attribuée à un seul créateur en gage d'unité ; réaménagement et déplacement de certains éléments existants ; développement de nouveaux dispositifs d'éclairage, comprenant la projection de phrases bibliques en plusieurs langues sur certains murs ; enfin, les 14 chapelles de l'édifice, dans un sérieux état de délabrement avant l'incendie, seront entièrement rénovées au profit de la mise en valeur d'œuvres d'art : « Des tableaux anciens des XVIe et XVIIIe siècles dialogueront avec des objets d'art contemporain », avait déclaré Gilles Drouin à l’AFP, quelques jours avant la réunion du 9 décembre. Des œuvres d'Ernest Pignon-Ernest, Anselm Kiefer ou Louise Bourgeois avaient été évoquées pour instaurer un dialogue avec des tableaux de maîtres anciens tels que les frères Le Nain ou Charles Le…
Polémique sur Notre-Dame : l'état des lieux
Inscrit dans le programme de restauration de la cathédrale incendiée le 15 avril 2019, le projet de réaménagement intérieur de l'édifice suscite depuis deux semaines une avalanche de critiques, fustigeant un chantier perçu comme une « dénaturation ». Pourtant, peu d'informations ont filtré sur les changements concrets à venir, les parties prenantes examinant encore différentes options.