Le Quotidien de l'Art

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Les poésies végétales de Marinette Cueco

Les poésies végétales de Marinette Cueco

Tout d’abord, Marinette Cueco (Argentat, 1934) s’immerge dans la nature : elle regarde, ressent et cueille. D'arbustes en herbes et de forêts en prairies, elle se promène, l’œil aiguisé, là où d’habitude on ne pose pas notre regard : aux marges des sentiers, sous les pieds, pour « scruter la nature afin de voir ce qui est le plus simple et le moins perceptible ». Ensuite, avec des brins d’herbes, des joncs, des pelures d’ail, des pistils, elle compose des toiles végétales ou des installations de pelotes et fagots, telles des nids pour hiberner. Délicatement, ses doigts entrelacent, tissent, tressent, nœud après nœud, comme sa grand-mère le lui avait enseigné lorsqu’elle était petite. Elle façonne ces matières, ni trop sèches ni trop humides, à l’aide seulement d’une pince et de ciseaux, puis elle les nomme, comme des personnes, racontant leur histoire botanique. Création et savoir se rencontrent dans une écriture graphique où les plantes deviennent les lignes d’un dessin et les couleurs d’une peinture. Une ode au vivant pour sa première rétrospective dans un musée français.

Article issu de l'édition N°2288