Maggy Mauritz
Loeve&Co
Au pied de la lettre
Peut-on commencer une carrière d'artiste à 80 ans ? Le cas de Maggy Mauritz nous invite à répondre par l'affirmative et vient battre en brèche tous les discours et les appétits du marché de l'art pour les jeunes outsiders portés aux nues un temps, avant que le besoin de nouveauté n'entame un nouveau cycle. L’histoire de Maggy Mauritz est incroyable car, bien qu'elle ait exposé avec les Lettristes dans les années 1960, fait la couverture des manifestes de Soulèvement de la jeunesse en 1968, son nom n'apparaît quasiment jamais dans les catalogues d'exposition. Oubliée. Effacée. À l'époque, elle était l'épouse de Roberto Altmann. Artiste lettriste, il l'a amenée malgré lui à l'art, elle qui a travaillé dans la finance, mais, de tendance plus tyran que baba cool, il l'a aussi « écrasée », ne souffrant la concurrence. Plutôt pacifique et décidée à maintenir la paix dans ce foyer où sont nés deux enfants, Maggy Mauritz quitte la lumière tout en continuant la peinture après son divorce dans les années 1980, jusqu’à ce que Frédéric Acquaviva, compositeur et commissaire d’exposition, fasse sa connaissance par hasard, alors qu’il cherchait à contacter…