Avec l'institution en décembre 2018 du Conseil national des professions des arts visuels (CNPAV), la publication du rapport Racine en janvier 2020, puis l'arrivée de la crise sanitaire, une mise au point était bien nécessaire. En témoignent les vifs débats et la participation active du public aux deux tables rondes, consacrées à l’encadrement de la rémunération des artistes, puis à la structuration de la relation aux artistes-auteurs.
Travail invisible...
Par rapport à d’autres secteurs culturels, les arts visuels reposent sur un système de rémunération extrêmement hétérogène. L’éventail est large : bourses, ventes, indemnités, droits de présentation, droits de reproduction, rémunérations actives, revenus accessoires, aides individuelles à la création… L’idée selon laquelle un artiste gagnerait sa vie avec des ventes, ou serait bénéficiaire de sa simple visibilité, doit être remplacée par une conception plus globale de son travail. Laetitia Bourget, artiste et représentante du Comité pluridisciplinaire des artistes-auteurs et autrices (CAAP), a rappelé qu'est artiste celui qui crée, mais est artiste aux yeux de la société celui qui est rémunéré. « La valeur accordée au temps de présence d’un artiste et au temps de travail invisible – temps de réflexion en amont et de préparation à la création, présence à un vernissage, à l’accrochage, présence à une table ronde… – doit être également repensée et rémunérée », a affirmé Catherine Texier, coprésidente de Astre et directrice du FRAC Nouvelle-Aquitaine.
Le droit de présentation progresse
« La première question dans tout projet devrait être de savoir comment on va rémunérer l’artiste. Mettre un projet en place sans…