Son nom est moins connu que ceux de Boubat, Doisneau ou Ronis. Il a pourtant été l'un des grands photographes humanistes du XXe siècle en France. Roger Schall (1904-1995) a arpenté Paris de fond en comble, de jour et de nuit, a saisi les célébrités dans leur intimité (Marlene Dietrich, Colette), documenté les grandes figures de la mode (Schiaparelli, Lanvin, Rochas), produit des reportages sur la société (Deauville, Londres, New York). Lors de la traversée inaugurale du Normandie, il partage la cabine de Blaise Cendrars, ce qui pose son homme... À moins de 30 ans, en 1934, faisant fi de la crise, il fonde avec son frère une agence de presse qui comptera jusqu'à une quinzaine d'employés. Sa petite-fille Cécile, qui a hérité de la passion de la photo (elle est la fondatrice du salon Fotofever, qui présentera une édition renouvelée du 10 au 13 février au Bastille Design Center), gère un fonds de quelque 80 000 images. « L'essentiel a été réalisé en une dizaine d'années, de 1932 à 1942, dont environ 6000 images sur Paris, au plus fort de son activité de photographe de presse, pour Vu, Life ou Vogue, notamment. Après-guerre, il a davantage travaillé dans la publicité ou répondu à des commandes publiques. » Elle présente à l'occasion des Puces du Design 41 tirages carrés, format autrefois classique avec les appareils 6x6, tombé en désuétude... puis redevenu trendy avec Instagram.
« Roger Schall, l'œil d'une époque » aux Puces du Design, qui se tiennent à Paris Expo, Porte de Versailles, du 2 au 5 décembre.
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