Un sondage lancé par le gouvernement sur la page « Daily Question » de son site internet YouGov a révélé qu'une majorité de Britanniques considéraient que les marbres du Parthénon (Ve siècle av. J.-C), exposés au British Museum de Londres, étaient de propriété grecque. Ces résultats ont été immédiatement repris par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, citant l'étude sur Twitter avec pour commentaire : « La relation entre la Grèce et le Royaume-Uni est forte. Renforçons-la davantage. Il est temps de faire ce qu'il faut et de réunir les sculptures du Parthénon à Athènes, une décision soutenue par le peuple britannique. » Le pays, qui fête cette année le bicentenaire de son indépendance, réclame depuis plusieurs décennies le retour de ces marbres sur leur sol. Si le Louvre conserve des frises prélevées sur le site en 1788, le British Museum de Londres en possède le plus grand nombre, acquis en 1806 par l'ambassadeur britannique après de l'Empire ottoman, Lord Elgin, dans des circonstances aujourd'hui contestées. Cette demande de restitution a toujours été rejetée par les gouvernements britanniques successifs (voir QDA du 18 mai 2016 et du 28 août 2019). Dans un article paru le 23 novembre, le Guardian a publié l'extrait d'une lettre de 2012 de l'actuel Premier ministre Boris Johnson, dans laquelle il avait reconnu que les marbres n'auraient jamais dû quitter la Grèce. Rédigée à l'époque où Johnson était maire de Londres, la missive répondait à un appel de George Hinos, ancien chef du parti Nouvelle démocratie à Ilia dans la région du Péloponnèse, insistant sur la « blessure profonde » causée par Lord Elgin. Mi-novembre, durant la visite de Kyriakos Mitsotakis à Londres, Johnson a exclu tout engagement de la part de son gouvernement, considérant que la responsabilité de cette décision revenait au British Museum. Un positionnement qui persiste à contrer les demandes de l'UNESCO pour qu'aient lieu des pourparlers intergouvernementaux, au grand dam des Grecs et du musée de l'Acropole.
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