Un patronyme so French pour une institution bien britannique : fondée en 1932 par Samuel Courtauld, riche industriel ayant fait fortune dans la viscose et la soie, descendant de huguenots français, l'institution concentre à la fois un musée et une école formant d'émérites directeurs et conservateurs de musées, affiliée à l'Université de Londres. La collection, constituée entre 1922 à 1929 par l'entrepreneur et son épouse Elizabeth, est aujourd'hui l'une des plus prestigieuses en art impressionniste et postimpressionniste du Royaume-Uni, plus tard enrichie de pièces du Moyen Âge au XXe siècle, pour la plupart issues de dons. L'Autoportrait à l’oreille bandée (1889) de Van Gogh, Un Bar aux Folies-Bergères (1881-1882) de Manet, Jeune femme se poudrant (1888-1890) de Seurat, ou les Joueurs de cartes (1892-1896) de Cézanne furent acquis par le couple à une époque où l'art impressionniste ne jouissait pas de la renommée qu'il connaît aujourd'hui. Et si beaucoup de Français ont aujourd'hui en tête ces toiles iconiques, peu savent leur emplacement. C'est au cœur de Covent Garden et à deux pas du Strand, dans l'aile nord de Somerset House (hôte de la Royal Academy jusqu'en 1837, puis de la Royal Society, de la Society of Antiquaries jusqu'en 1867 et du General Registrar of Births, Marriages and Deaths jusqu'en 1970), bâtiment néo-classique de 1787 dessiné par William Chambers, que le musée a ses quartiers. Fermé il y a trois ans pour travaux (voir QDA du 17 septembre 2018) – permettant ainsi le voyage de certaines des œuvres dans des musées britanniques, d'abord à la National Gallery à l'automne 2018, puis au musée Van Gogh d'Amsterdam et à la Fondation Vuitton en 2019 –, il se dévoile enfin au public depuis le 19 novembre.
En quête d'ouverture
La rénovation, baptisée « Courtauld Connects », est le plus ambitieux projet de modernisation de son…